martes, 23 de enero de 2018

La oportunidad perdida

Angola, 23 de agosto de 2017

Por un instante, el Pueblo escuchó un canto de sirena, desempolvó las banderas de colores y las enarboló enajenado... y se cubrieron las paredes desconchadas con las promesas de antanio... tocaron todos los cláxones... estalló una bomba limpia de cerveza y de kizomba que impregnaba hasta los resquicios del silencio... y se inundaron las calles de hombres y mujeres embriagados, que creyendo soniar despiertos, vagaban hacia las urnas, sonámbulos, zizagueando...

Al despertar, la misma calle sucia, vacía y macilenta, todas las promesas rotas, las banderas por el suelo, sus colores deslucidos... y una orquesta nueva, entonando los mismos acordes, en el mismo escenario, con sillas de terciopelo que ya empiezan a oler a rancio. 

lunes, 22 de enero de 2018

Paris

Paris reste la ville la plus belle du monde. Je me demande toujours pourquoi et je le corrobore à chaque visite. Peut être sa façon unique d’être belle et misérable, accueillante et hostile, apaisée e bouleversante, intégrée et désintégrante, rouge, noire et dorée, mais surtout sa capacité de rejoindre, dans le même précis Instant, le rêve et le désespoir.
Elle a tout dedans, catégoriquement, douloureusement : la tyrannie qui a laissé en héritage des merveilles presque divines ; l'humanité à l’extrême, modelant pour les siècles des siècles son essence luxurieuse et décadente ; les réflexions des esprits les plus éclairés, qui ont exploré le fond de l’être humaine ; la sublimation de tous les arts, répandue sur ses  mûrs. Et le Paris moderne, qui contraste avec le Paris atemporel, couvert d’un autre voile, de futilité, de carte postal  et de selfie : les Parisiens pressés qui se déplacent de la maison au travail comme robots, les touristes avec la nécessité de s'immortaliser dans n'importe quel endroit à n’importe quel prix , laissent son empreinte légère, un petit feu de Bengale, l’écume des jours. Paris, combien de présences, au fil du temps, ont couvert ton corps de sang et de sel, d'or et de lumière !
Je pense que j'aime Paris parce qu'elle me dirige vertigineusement au fond de moi-même, de l'exploratrice avide, l’éternelle étrangère, l'enfant innocent qui a mûri à contre-temps, qui a trop lu et trop rêvé, qui a encore faim et soif de vie, mais constate à chaque fois que les rencontres à minuit dans la pluie, l'amour fugace d'un inconnu, la tendre main sur le dos avant de se plonger dans le vide, la chanson mélancolique qui changera ta vie dans une sombre ruelle…sont des cadeaux réservés aux personnages éthérés et pérennes des romans et des poèmes ; que  à nous, les simples mortels, il ne nous reste que chercher un peu de poésie dans le claquement implacable de la porte du métro, les bousculades et reproches des passants qui se pressent sans attendre ou les questions méfiantes des serveurs et des chauffeurs de taxi.
J’ai toujours rêvé de Paris et maintenant je sens que je ne pourrais pas rester, peut être parce que j'ai peur d'aller jusqu’au but de moi-même, jusqu’au l’égout des rêves, la vague qui se brise sur mon cœur, la lumière du phare que s’éteint, peur de m'écraser contre le mur le plus désiré et le plus infranchissable ; peut être parce que je n’ai jamais cru que je ne serais jamais seule avec ma solitude, peut être parce que la solitude, dans la ville la plus belle du monde, serait-elle encore plus déchirée.